Les Budgets participatifs engagent les communes. Cependant, les projets font régulièrement des intercommunalités des parties prenantes. Comment réussir ensemble ? Les cas de Rennes, Metz et Floirac, dans la Métropole de Bordeaux.
Les projets d’amélioration du cadre de vie sont partout en tête des classements des lauréats aux budgets participatifs. Ces projets appellent l’expertise des services techniques, de leur analyse à leur réalisation.
Des projets qui mobilisent l’intercommunalité
Or, ces compétences techniques appartiennent de plus en plus aux intercommunalités. Aussi les villes qui s’engagent doivent associer les techniciens de la communauté de communes, de l’agglomération, de la communauté urbaine ou encore de la métropole à laquelle elles appartiennent. La réussite de l’intégration des services de la Métropole dans l’organisation du budget participatif est, par conséquent, déterminante.
Par ailleurs, les communes d’une intercommunalité ne présentent pas les mêmes caractéristiques. Il y a la ville-centre qui rassemble, les villes de la périphérie et les petits villages ruraux, les “historiques” et les dernières venues. Ces dernières peuvent, en outre, avoir appartenu à des communautés de communes aujourd’hui disparues…
A Rennes : une répartition par secteur géographique
A Rennes, par exemple, la première édition du programme a eu lieu avant la mise en place de la Métropole. Sa création, au 1er janvier dernier n’a pas réellement changé la donne. En effet, au sein de l’administration, les services techniques assurent leurs missions par secteur géographique. A chaque quartier rennais, chaque ville, ses agents.
Après une première édition qui a largement dépassé les attentes de participation, avec 900 projets déposés, le Comité technique a simplement été renforcé pour mieux répartir les projets à analyser, puis assurer la réalisation de la quarantaine de projets-lauréats.
Enfin, Stéphane Lenfant, qui est en charge du budget participatif de la capitale bretonne peut compter sur une volonté politique partagée entre la Maire de Rennes et le Président de la Métropole. Les élus font du budget participatif une priorité politique.
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A Metz : la défense d’une approche de proximité
A Metz, la Métropole verra le jour le 1er janvier prochain. Les compétences de la voirie et de l’éclairage seront alors transférées de la commune vers la nouvelle entité. Actuellement, ces compétences techniques représentent pas moins de 40% des projets présentés au budget participatif.
Pour Thomas Scudéri, l’élu en charge de la démocratie locale, il s’agit d’une phase-charnière. Il est récemment intervenu en Conseil d’agglomération pour sensibiliser ses collègues et maintenir les investissements décidés par les élus et via la démocratie participative.
Une conception de la gouvernance que partage Floirac, dans la Métropole de Bordeaux, qui veut renforcer sa participation citoyenne. “Essayons d’ouvrir sans retirer toute forme de souveraineté locale” ajoute l’élu qui défend une approche de proximité dans la décision publique.
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A Floirac : un premier budget participatif dans la Métropole de Bordeaux
La commune compte 17 000 habitants au sein d’un ensemble de 28 et plus de 760 000 habitants. La mairie travaille à renforcer une approche de proximité avec les habitants.
Après la rédaction d’un guide des démarches participatives pour renforcer la démocratie locale, le premier budget participatif est né. La chargée de mission, Célia Constant, avance au cas par cas. A un mois de la clôture de l’appel à projets, elle comptait déjà une soixantaine de dépôts d’idées.
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Bilan : de nouvelles institutions
Les métropoles sont de nouvelles institutions. L’adaptation des budgets participatifs à ces institutions n’a rien d’une évidence. D’une part, ce programme ne concerne généralement qu’une commune du nouvel ensemble. D’autre part, leur mode d’exercice horizontal ne va pas de soi pour des services qui apprennent à travailler ensemble.
L’exemple de Rennes démontre cependant qu’un budget participatif peut très bien réussir dans une métropole, en s’appuyant sur des services sectorisés et une volonté politique partagée. Ainsi, on parvient à une bonne complémentarité entre villes et intercommunalités. Avant la création de budgets participatifs métropolitains ?
Image : Vue de Rennes par Valdosilasol