L'Hotel de Ville de Grigny (Rhône) // CC G.MOULINphotographies

Les premières expériences de Budgets participatifs en France

Les premières expériences de Budgets participatifs en France

Les premiers budgets participatifs en France se sont appuyés sur les instances de démocratie locale, dès la fin des années 1990.
L'Hotel de Ville de Grigny (Rhône) // CC G.MOULINphotographies

Le mandat municipal 2014-20 a vu se développer les Budgets participatifs en France. Pourtant, s’agit-il d’une réelle nouveauté ? Les premières expériences datent en réalité du début de ce siècle.

Au début des années 2000, l’érosion de la participation électorale (qui jusque-là n’a pu être stoppée) et le succès de l’initiative de Porto-Alegre amènent les élus et la société civile à s’interroger sur des solutions face à la crise de la représentation.

L’idée d’une démocratie plus participative, impliquant les citoyens dans la décision, a fait son chemin. En 2002, la loi Vaillant relative à la démocratie de proximité instaure les conseils de quartier.

A partir des conseils de quartier


C’est sur ces nouvelles instances que vont s’appuyer les premiers budgets participatifs à la française, en démarrant à l’échelle du quartier pour finir à l’échelle communale, à l’image du processus à l’œuvre à Porto-Alegre.

Dans une ville comme Saint-Denis qui a créé des conseils de quartier dès les années 1980, le budget participatif est venu donner un nouveau souffle à la démocratie de proximité. A Bobigny, c’est en revanche à partir d’une consultation des habitants sur l’avenir de leur ville que la voie s’est ouverte.

La banlieue rouge aux avant-postes


Le premier budget participatif naît à Morsang-sur-Orge en 1998. En 2001, les premières expériences communales naissent à Saint-Denis (93). L’année suivante, Paris XXème, Bobigny (93), La Courneuve (93) ou Arcueil (94).

La banlieue rouge n’est pas la seule à s’engager. A leur tour se lancent, en 2003, Aubagne (13), en 2004, Pont-de-Claix, Vif (38) et Limeil-Brévannes (94) et, en 2005, Grigny (69). A la Roche-sur-Yon (85), les “Enveloppes de quartier” existent depuis plus de 30 ans mais, comme leur nom l’indique, elles ne dépassent par l’échelle du quartier.

Sous le coup des alternances


Saint-Denis présente toujours un budget participatif, le XXème arrondissement de Paris a renoué avec le dispositif avec celui mis en œuvre par la Ville de Paris en 2015, mais la grande majorité de ces expériences ne sont pas arrivées jusqu’à nous.

Ce sont d’abord pour des raisons électorales qu’ils ont disparu. Les alternances politiques, lors des élections municipales de 2008 et 2014 dans le cas de Grigny, ont mis un terme à ces dispositifs, voulus par des élus issus de la gauche communiste et radicale.

Aujourd’hui, un modèle homogène


Au-delà de la couleur politique, l’une des raisons qui peut expliquer que ces dispositifs n’aient pas survécu dans le temps est précisément leur nouveauté et le manque de recul d’alors, en France.

Les budgets participatifs aujourd’hui présentés à Paris, Grenoble, Metz, Montreuil ou Rennes s’appuie sur des principes et un calendrier homogènes.


Photo de couverture : Hôtel de Ville de Grigny (69) // CC G.MOULIN photographies