illustration de statistiques de vote

Budget participatif : la participation au vote en question

Budget participatif : la participation au vote en question

La participation au vote des Budgets participatifs peut être rapidement vue comme modeste. Prenons le temps du décryptage
illustration de statistiques de vote

La participation au vote des Budgets participatifs peut être rapidement vue comme modeste. Elle est le fait de la nouveauté. Prenons le temps du décryptage dans ce deuxième épisode.

Voter d’une autre manière


Le Budget participatif a fait émerger de nouvelles formes de vote. Aujourd’hui, c’est une évidence mais cette démarche a fait émerger le vote électronique dans les élections locales. Voter sur son ordinateur ou son smartphone est, à bien des égards, une nouveauté. Ensuite, il a permis la mise en œuvre à grande échelle du jugement majoritaire à Paris. C’est un laboratoire d’innovation démocratique.

Au-delà des canaux du vote et, pour le vote électronique des questions posées par son accessibilité et sa sécurité, la finalité du vote est également nouvelle. Il ne faut pas perdre de vue que le Budget participatif n’invite pas à voter pour des représentants de chair et d’os, mais à voter pour des projets et des projets proposés par des citoyens.

Tout cela est nouveau et a incontestablement encore du chemin à faire pour s’inscrire pleinement dans nos pratiques démocratiques et dans la culture de nos institutions. 

De nouvelle forme de participation (pour les institutions)


La Révolution française n’a pas instauré le suffrage universel du jour au lendemain et, pour rappel, il a fallu attendre 1946 pour que les Françaises obtiennent le droit de vote. Que des citoyens et des citoyennes votent pour leurs représentants n’avait rien d’une évidence, c’est le résultat de l’Histoire.

Aujourd’hui, ces modalités sont remises en question. Les appels à davantage de démocratie directe en sont un exemple avec le Referendum d’initiative citoyenne (RIC), la démocratie continue en est un autre qui correspond peut-être davantage à notre culture démocratique. Par ailleurs, agir en politique passe de moins en moins par des partis et des organisations hiérarchisées. Enfiler un gilet jaune ou signer une charte suffisent à participer à des mouvements horizontaux dont il est difficile d’identifier des représentants.

Ces mouvements invitent les institutions à proposer de nouvelles formes de participation. Le Budget participatif en est une – mais pas l’unique bien sûr – mais gageons qu’il évoluera encore dans les années à venir. Et pour développer la participation, c’est d’abord au sein des institutions que cela se passera. En acculturant élus et équipes, puis en innovant.

Bilan : la participation est au rendez-vous

Les principales des difficultés auxquelles fait face la participation citoyenne demeurent un enthousiasme sans borne ou une peur irrationnelle. La participation citoyenne n’est pas la promesse de solutions-miracles ni le cheval de Troie d’une opposition féroce.

La participation aujourd’hui atteint en moyenne 8%. Pour une démarche totalement nouvelle et qui ne compte généralement que deux à trois éditions, cela n’a rien d’anormal. C’est même très encourageant ! Des formes d’idéalisation ou de critique peuvent regretter ces taux et mettre en question les projets élus. Que 10 à 15% de la population prennent part à la décision de 5% du budget d’investissement d’une collectivité, s’agit-il d’une anomalie ?