Visuel Communication Annecy générique

Communiquer sur le Budget participatif

Communiquer sur le Budget participatif

Visuel Communication Annecy générique

Communiquer sur le Budget participatif repose sur deux enjeux. D’abord, il faut faire connaître la démarche. Ensuite, il faut développer la participation. Dans la période actuelle, il faut en plus faire avec la distanciation sociale. Quelques conseils pour bien communiquer !

Confusions et interprétations autour de “Budget participatif”


Ma petite cousine a récemment fait son entrée au Conseil municipal des Enfants de sa Ville. Et elle a proposé une nouvelle forme de participation citoyenne : les habitant.e.s contribueraient à un fonds qui financerait des projets décidés par eux. Il ne s’agit pas d’un Budget participatif, mais davantage de financement participatif. Ma petite cousine n’est pas encore une experte du Budget participatif.

Mais son interprétation pourra éclairer bien des élu.e.s et des technicien.ne.s qui s’apprêtent à lancer un Budget participatif. Son idée, que des contribuables soient mis à contribution pour financer les projets votés, revient régulièrement. Et ce n’est qu’un exemple. Revient également l’idée que les projets doivent financer l’économie sociale et solidaire.

En 2016 dans le Figaro

Ces confusions ou ces interprétations peuvent avoir des effets indésirables : des citoyen.ne.s qui doutent du bien-fondé de la démarche et d’autres qui n’osent pas proposer de peur de voir leurs projets directement jetés à la corbeille. Un conseil : faites le test et posez la question autour de vous : demandez ce qu’est un Budget participatif. Pas sûr que les réponses vous rassurent.

La confusion entre budget et financement participatifs a pour corollaire l’idée – fausse – que les contribuables doivent mettre la main à la poche pour financer les projets.

Et les citoyens eurent le droit de décider…


Le Budget participatif en appelle bien à la participation de tou.te.s les habitant.e.s, à proposer leurs idées. Et à la fin, ce sont bien eux qui, par leur vote, décident des projets qui seront réalisés. C’est à dire qu’ils peuvent, dans ce cadre, s’exprimer et décider tout au long du mandat. Cette démocratie continue et ce pouvoir d’agir sont nouveaux et pas toujours faciles à comprendre.

Budget participatif | New York | vote | Queens | 22 district
Pouvoir décider de projets, une nouveauté pour nombre de citoyens.

De plus, le Budget participatif, c’est un processus d’une durée de six mois à un an, sans compter le temps de la réalisation.
Il représente par conséquent une démarche inédite avec un calendrier, des étapes, un règlement qui peinent à s’intégrer dans le paysage démocratique.

Il est essentiel de répondre à la question du « Comment ça marche ? », mais sans brûler les étapes ! Le premier enjeu est bien de donner de la visibilité au Budget participatif et d’assurer sa notoriété.

Comment sinon attendre des citoyens qu’ils participent s’ils ne sont pas informés qu’ils le peuvent ? Il faut par conséquent d’abord faire preuve de créativité et attirer l’attention pour, ensuite, permettre l’explication.

La notoriété est le premier enjeu du Budget participatif. Difficile de mener une démarche participative si personne n’est au courant de son existence.

Tout le monde les mains en l’air ! Mais dans quel but ?


Il y a quelques années, de nombreuses mains levées de toutes les couleurs signalaient les Budgets participatifs. Cette représentation de la démarche donnait à voir l’expression citoyenne, sa diversité et son ouverture. Hélas, elles ne diffusaient pas une juste image de la démarche. Pour une raison très simple : elles s’inspiraient de la communication de Porto-Alegre.

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Tout le monde peut participer. Mais à quoi ?

Mais entre le Porto-Alegre dans les années1990 et les démarches françaises actuelles, les enjeux sont très différents. Là où, il y a une trentaine d’années, il s’agissait de donner du pouvoir d’agir à des populations défavorisées et qui ne demandaient que ça, l’ambition des démarches françaises est de réunir les citoyen.ne.s et les faire se réapproprier leur quartier, leur ville pour soutenir leurs initiatives.

Ces mains en l’air ne portent pas une identité forte. Or une identité forte est essentielle pour une démarche qui se déroule, rappelons-le, sur un temps long et se conclut par des projets bien réels dans l’espace public.

Elle doit par conséquent être identifiée à chaque étape et, au final, marquer les projets réalisés (et les esprits) : pour apporter la preuve que le contrat “Vous décidez, nous réalisons” a bien été respecté. Parce que oui, chacun voit bien que ce jardin public a été réaménagé mais qui sait qu’il l’a été dans le cadre du Budget participatif ?

Le cycle du Budget participatif dure 6 mois. Une identité forte est indispensable pour installer la démarche dans le paysage démocratique.

Se réunir malgré la distanciation


Alors que nous traversons une crise sanitaire qui met à l’épreuve le lien social, le Budget participatif est une démarche positive. Il propose de réunir les habitants et se projeter dans l’avenir. Mais comment réunir tout en respectant la distanciation sociale ? L’espace digital et les réseaux sociaux apportent une réponse.

Les réseaux sociaux ne sont ni un espace public ni un commun. Ils appartiennent à des multinationales, peu contributrices à la collectivité. Ils sont cependant un lieu d’échanges autour de la démarche, des idées des citoyens, pendant l’étape du dépôt en ligne et pendant la campagne du vote notamment.

Les réseaux sociaux sont un espace à investir. Ils s’agit d’y proposer des rendez-vous et de bâtir des ponts vers d’autres outils. D’abord des ponts vers la plateforme de participation, puis des ponts vers des temps d’échanges, en chat, en visioconférence…

Le confinement a développé l’usage de la visioconférence. Les démarches de participation citoyenne invitent à développer leur interactivité.

Bilan : une démarche inclusive est une démarche comprise !


Les citoyens aspirent de plus en plus à être associés à la décision. Le Budget participatif est une réponse concrète à cette aspiration. Cependant, cette réponse doit être correctement communiquée pour susciter la participation. En un mot : pour créer du lien.

Communiquer sur le Budget participatif, c’est d’abord faire connaître la démarche, puis faire que les citoyens se saisissent de ce nouveau pouvoir d’agir. La communication doit pouvoir stimuler l’imagination de tou.te.s et valoriser l’institution.

Et en ces temps de distanciation sociale, il s’agit aussi d’ouvrir de nouveaux canaux de communication pour faire de cette crise une opportunité d’échanges.

Annecy : un premier Budget participatif lancé en période de distanciation sociale

Lancé le 4 janvier, le Budget participatif d’Annecy est une démarche dotée d’1 million d’euros pour 125 000 habitants. Il répond à la volonté de la nouvelle équipe municipale de renouveler la participation citoyenne.

lesbudgetsparticipatifs.fr accompagne Annecy avec une identité visuelle forte et durable.

Une communication soutenue par ces personnages pour une stratégie adaptée à la participation citoyenne et appuyée sur les réseaux sociaux.

En raison de la pandémie, nous nous appuyons également sur notre expérience du distanciel, avec les Villes de Grenoble ou Clermont-Ferrand à l’occasion encore des Rencontres nationales des Budgets participatifs.