Pauline Véron est l'adjointe d'Anne Hidalgo en charge du budget participatif

Pauline Véron : “le Budget participatif de Paris aurait aussi pu être thématique”

Pauline Véron : “le Budget participatif de Paris aurait aussi pu être thématique”

Pauline Véron est l'adjointe d'Anne Hidalgo en charge du budget participatif

Pauline Véron est l’adjointe à la Mairie de Paris en charge du Budget participatif. Elle explique son origine et les formes qu’il aurait pu prendre.

1 – Pourquoi un Budget participatif à Paris ?


Anne Hidalgo a fait de la participation citoyenne une priorité de son mandat. Dès la campagne des élections municipales, en 2014, les Parisiens étaient invités à s’exprimer via la plateforme “Oser Paris”.

La Maire de Paris avait déjà une riche expérience de la concertation, en tant que première adjointe à l’urbanisme lors du précédent mandat. Elle a souhaité aller plus loin et nous avons démarré une réflexion autour de nouveaux outils. C’est ainsi qu’est né le Budget participatif de Paris.

2 – Comment les élus de la majorité ont-ils perçu cette ouverture ?


Les élus ont compris l’intérêt de partager la décision. Nous concertons déjà les Parisiens sur les projets municipaux. Dans le 9ème arrondissement par exemple, j’avais l’habitude de soumettre au vote les possibilités de travaux aux Conseils de quartier.

Le Budget participatif donne une perspective plus horizontale. Nous assumons ce fait. La question a d’abord été de savoir comment faire. Nous nous sommes intéressés aux exemples internationaux de Porto-Alegre, New-York ou Lisbonne. En tant qu’élus locaux, nous avons travaillé à adapter le Budget participatif à Paris et à ses arrondissements.

3- Le modèle parisien a fait école. C’est une fierté ?


Nous sommes aujourd’hui très sollicités, en France d’abord mais aussi à l’international. Paris reçoit aussi des délégations du monde entier.  Sofia, Varsovie, Tirana, Tel-Aviv, quelques capitales africaines, Mexico, San Antonio au Chili ou même New-York sont venus s’intéresser à notre Budget participatif.

C’est une fierté et une reconnaissance de l’investissement de la Ville de Paris et de ses agents, au-delà des 100 millions d’euros annuels consacrés au programme, et c’est aussi une reconnaissance pour tous les Parisiens.

Je suis aussi très attentive aux retours des délégations. De même, je m’intéresse de près aux pratiques françaises. En cela, les Rencontres nationales des Budgets participatifs sont un rendez-vous important.

4- Le Budget participatif parisien aurait-il pu suivre un autre scénario ?


Depuis 2015, nous appelons les Parisiens à proposer des projets pour leur ville et leur arrondissement. Cette année, ils ont été 168 000 à voter pour 196 projets, d’une grande diversité : biodiversité, solidarité vis à vis des migrants, réemploi et récupération ou encore dans l’éducation et la culture.

Tous les projets qui répondent aux critères peuvent être déposés. Nous avions étudié d’autres options tels qu’un Budget participatif différent, thématique par exemple.  Nous aurions appelé les Parisiens à proposer des projets pour l’environnement, la solidarité ou l’innovation par exemple.

Nous avons décidé de laisser les Parisiens libres de déposer des projets sur l’ensemble des thèmes qui les concernent, et nous ne regrettons pas ce choix qui permet de mobiliser le plus grand nombre de Parisiens autour du budget participatif.

5- Êtes-vous satisfaite de la participation ?


En 2014, pour enclencher la mécanique du Budget participatif, nous avions appelé les Parisiens à voter sur des projets que la Ville proposait. A partir de 2015, nous les avons invités à déposer leurs projets. On ne s’était pas fixé d’objectifs. Nous avons été agréablement surpris par le nombre de projets déposés (plus de 5000 en 2015 NDLR).

A l’avenir, nous avons la volonté de poursuivre cette politique et d’associer les Parisiens à la construction une démocratie plus moderne, plus continue. Si nous restions en responsabilité lors du prochain mandat, nous travaillerions donc à consolider le Budget participatif.